Depuis quelques mois, une petite révolution se mettrait en place dans l’univers de l’entretien et du nettoyage de toiture. Les propositions se multiplient pour effectuer ce travail à l’aide de drones, qui le feraient tout aussi bien, et même plus vite et sans effort. Une énième promesse technologique en somme, mais qu’il faut savoir largement relativiser. Parce que les drones, c’est sympa pour filmer un Fest Noz, mais pour nettoyer une toiture, c’est une autre histoire ! Découvrez pourquoi dans notre article.
Utiliser un drone pour nettoyer une toiture : la fausse promesse technologique
Une technologie séduisante uniquement en apparence
L’imaginaire technologique et collectif présente le drone comme un outil futuriste, plus moderne, plus propre et plus rapide puisqu’il est piloté à distance. Les vidéos de démonstration parfaitement montées confortent d’ailleurs cette illusion, et ne montrent bien évidemment pas les limites concrètes de leur utilisation pour un nettoyage de toiture.
Oui, les promesses sont belles, car il n’y a pas besoin de monter sur le toit, et l’intervention est particulièrement rapide, apparemment même sans danger. Ces arguments sont d’ailleurs souvent utilisés par les prestataires qui ont recours à cette méthode pour essayer de justifier de prix qui semblent vraiment compétitifs au vu de l’utilisation d’une technologie. Mais quand le travail n’est qu’à moitié fait, rien de surprenant finalement !
Une efficacité plus que discutable
Quand on enlève le strass et les paillettes, la réalité est toujours bien différente, et le nettoyage de toiture avec drone entre pleinement dans ce cas de figure. Ces outils ne sont jamais au contact direct du toit, et c’est donc dès la phase de diagnostic, qui est pourtant impérative, qu’ils commencent à montrer leurs limites.
Ils ne peuvent pas analyser correctement le matériau de couverture ou l’état des joints, et ne sont pas en mesure de détecter les éventuels dommages et infiltrations qui se trouvent sous les tuiles ou les ardoises. Le nettoyage et l’application se font donc sans adaptation à l’état de la toiture, ce qui ne permet pas de déceler les potentiels problèmes qui peuvent l’impacter.
Le résultat est très souvent superficiel, car même le démoussage s’effectue sans action mécanique pour enlever les lichens, les champignons et les mousses qui se sont incrustés. Il n’y a donc pas de réel nettoyage, avec un drone qui ne fait pas “karcher” et qui n’est même pas étanche à l’eau. Côté pulvérisation des produits, tout est fait de manière globale, ce qui fait que certaines zones auront tendance à rester plus sales, pendant que d’autres risquent de recevoir trop de produit.
Les risques pour les alentours sont eux aussi à signaler, puisque les produits peuvent se déverser sur la végétation ou les façades voisines, voire stagner dans les gouttières, d’autant que les protections qui devraient s’imposer ne sont que rarement mises en place. Pas sûr donc que vos fleurs comme vos voisins apprécient la manœuvre !
Dernier point mais pas des moindres, le nettoyage de toiture par drone ne comprend pas de traitement curatif et préventif qui tienne compte des spécificités du toit. L’intervention n’a alors pas d’effet durable, et peut même venir à endommager la toiture plutôt que de la protéger comme elle le devrait.
Vous faites peut-être des économies sur l’instant (et encore !), mais comme il faut recommencer le traitement plus souvent ou effectuer plus tôt que prévu des travaux de réparation importants, vous finissez largement perdant à moyen et long terme. Nous, on préfère faire confiance aux gens qu’on peut croiser sur le marché le samedi matin qu’aux objets volants à peine identifiés !
Sécurité, réglementation et responsabilité : les angles morts de la méthode
Des opérateurs souvent non-formés
La plupart des opérateurs de drones ne sont ni des couvreurs, ni des spécialistes de la toiture. Ils ne savent donc pas reconnaître les signes d’usure ou de fragilité, et encore moins les défauts structurels. Vu qu’ils se targuent de ne pas avoir à monter sur le toit, ce ne sont donc pas eux qui vont réaliser les petits travaux, comme le changement d’une tuile abîmée, qui peuvent être faits en même temps qu’un nettoyage de toiture conventionnel.
Il est également à noter que certaines entreprises ne disposent pas d’assurance décennale ou de RC professionnelle qui couvrent les risques liés aux interventions sur toiture via drone. Un vide juridique est donc possible, que ce soit pour déterminer qui est responsable si le drone abîme la toiture ou provoque un ruissellement de produit polluant dans les canalisations, ou en cas de sinistre, comme dans le cas d’une chute du drone qui entraîne des dégâts sur une voiture ou blesse un passant.
Une pratique à risque, sans contrôle ni protection
La très grande majorité des interventions pour nettoyage de toiture avec drone se font sans aucune protection ni bâchage du site et des éléments attenants. Si on insiste sur ce point, c’est parce que les risques de dommages sont bien réels, et pas seulement au niveau matériel, car il est aussi question de votre santé et de celle de vos animaux de compagnie, si vous en avez.
Le manque de contrôles au niveau du dosage et de la compatibilité avec la couverture mène lui aussi à ce genre de situation préoccupante. Les produits pulvérisés par les drones le sont en plus de façon diffuse, avec un risque d’exposition au vent qui peut vite les faire retomber sur les plantes, les murs ou les fenêtres. Le drone, c’est une super technologie pour faire de supers images de la pointe du Raz, mais certainement pas pour nettoyer un toit !
Les quelques cas où le drone peut être utile
On ne dit pas non plus que les drones sont inutiles, puisqu’ils peuvent être mis à profit pour la surveillance ou la première inspection visuelle du toit des bâtiments très hauts ou difficiles d’accès. Pour les clochers des églises, les toits des manoirs anciens ou des châteaux, ou encore les bâtiments industriels qui sont inaccessibles sans nacelle, ils permettent d’effectuer une première évaluation avant d’envoyer une équipe.
Ils sont ainsi très pratiques pour le repérage des zones à traiter ou pour établir une première cartographie de l’état du toit, mais ça s’arrête là ! Ne serait-ce que pour le diagnostic précis, il est nécessaire de monter sur le toit pour vérifier réaliser les contrôles qui s’imposent, et pour le nettoyage, les drones sont à des années lumière de pouvoir faire tout le travail dont un couvreur vous fera bénéficier.
Le savoir-faire d’un artisan couvreur, la vraie garantie qualité
Voilà donc un petit rappel des raisons pour lesquelles les drones ne sont pas près de devenir plus intéressants et efficaces que les couvreurs :
- Un artisan dispose d’une formation et d’un savoir-faire qui lui permettent de garantir la qualité du nettoyage réalisé, et d’effectuer le travail en toute sécurité.
- Il va inspecter de près chaque partie du toit, et va pouvoir identifier les problèmes imperceptibles à distance, comme les microfissures, les infiltrations, la porosité du matériau de couverture ou les éventuelles zones à risque.
- Il choisit le traitement à réaliser selon le type de couverture, et détermine ensuite la méthode la plus efficace pour le nettoyage, qui peut, par exemple, être un démoussage manuel, un brossage, ou encore une pulvérisation à basse ou à moyenne pression.
- Les produits utilisés sont adaptés aux spécificités de la toiture ainsi qu’aux conditions météorologiques locales, et doivent respecter les normes environnementales.
- L’intervention est sécurisée et respectueuse de votre propriété, avec la mise en place des protections qui s’imposent, et un nettoyage complet du chantier une fois celui-ci terminé.
- Le nettoyage est fait de façon uniforme et en profondeur, avec l’application d’un traitement préventif, ce qui garantit un résultat impeccable et durable.
Finalement, confier le nettoyage de sa toiture à un couvreur, c’est une approche humaine et responsable, avec un professionnel qui ne se contente pas de “faire propre” en surface, car il conseille, il entretient, et il préserve. Et s’il y a le moindre souci, vous savez directement à qui vous adresser, avec l’intervention qui est en plus couverte par une garantie décennale et une assurance professionnelle. Pas d’entourloupe possible !
